Posté par Yann Essabe, le 4 décembre 2024
Le parti politique REAGIR est désormais scindé en deux factions rivales, qui se disputent son leadership depuis plusieurs semaines, alors que l’influence de son président statutaire, François Ndong Obiang, demeure intacte auprès des militants et des sympathisants.
Par Yann Essabe
Il est le visage de ce parti dont l’acronyme particulier " REAGIR " ainsi que les idéaux qu’il défend ont suscité une adhésion naturelle des Gabonais, avides de changement. Taciturne derrière un semblant de timidité, qui cache en réalité une force de caractère, le verbe haut d’universitaire dont les mots sont de véritables lames chirurgicales contre ce qu’il appelle « le mal gabonais », François Ndong Obiang a été plébiscité à la tête du parti REAGIR lors du Congrès extraordinaire tenu à Libreville, les 19 et 20 mars 2022. Soit un an avant la présidentielle d’août 2023, qui a vu la prise du pouvoir par une junte militaire conduite par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. Jean Valentin Leyama, son pourfendeur aujourd’hui, sera en charge du secrétariat exécutif du parti.
Le premier fait d’arme du président de REAGIR, qui a suscité respect et admiration auprès des militants, sympathisants ainsi que de ses homologues chefs de parti de l'opposition, réunis autour de la plateforme "Alternance 2023", fut de réussir le tour de force d’une candidature unique et consensuelle pour la présidentielle de 2023. Sans minorer l’apport des autres leaders politiques, réunis au sein de cette plateforme politique, le talent naturel de négociateur de François Ndong Obiang, son aura ainsi que son amour immodéré pour le Gabon éprouvé, avaient fait tomber les oripeaux des égos et des ambitions somme toutes légitimes des uns et des autres.
Aujourd’hui vice-président de l’Assemblée nationale de Transition, François Ndong Obiang paie-t-il chèrement le prix de son leadership au sein d’un parti où ceux qui n'ont pas pu occuper une position sociale enviable dans le sillage du CTRI ont du mal à contenir leur amère déception? On est tenté de répondre par l’affirmative.
Selon certains observateurs du landerneau politique local, et parce que le Gabon est « une maison de verres », pour emprunter l’expression chère au feu Président Omar Bongo Ondimba, les vagues qui secouent actuellement le parti REAGIR auraient également des relents tribalistes, régionalistes voire ethniques. Selon les indiscrétions issues de certains salons huppés de la capitale, une franche du parti caporalisée par son actuel secrétaire exécutif, Jean Valentin Leyama, voulait en faire la première force d’opposition au CTRI sans pour antant d'émissioné de ses fonctions de parlementaire... nommé par le Président du CTRI.
Le choix du « Non » au projet de la nouvelle Constitution répondait de cet impératif incohérent. Mais ce réajustement unilatéral de la ligne politique de REAGIR aurait été stoppé net par François Ndong Obiang, son président statutaire, en nommant un nouveau président intérimaire en la personne de Persis Lionel Essono Ondo. D'où le courroux de la bande à Jean Valentin Leyama.
Il se dit également que certains "dissidents" avaient même envisagé de confier la direction de REAGIR au néo-opposant Alain Claude Bilie-by- Nze. Ainsi, pour mettre fin à l'imbroglio et au climat délétère qui secoue REAGIR, Lionel Persis Essono Ondo, nouveau président intérimaire, a déposé une plainte pour cessation des troubles. L’audience en référé est prévue ce 4 décembre 2024. Malgré cette agitation volontairement entretenue et les gesticulations cafouilleuses dont est coutumier le secrétaire exécutif de ce parti politique Jean Valentin Leyama, le leadership de François Ndong Obiang demeure intact auprès des militants et de l'opinion publique.
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04/12/2024 à 09:16
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